Fatigué au travail alors que tu fous (presque) rien ? L’ennui te crame, et voilà pourquoi
“Mais pourtant, j’ai rien fait de la journée…”
C’est le paradoxe que vivent des milliers de gens chaque jour :
Tu sors du taf vidé, alors que t’as passé la journée à scroller, à faire semblant, à empiler des tâches sans intérêt.
Tu t’es pas “donné à fond” — et pourtant t’es vidé comme après un semi-marathon sous 30°C.
Cette fatigue étrange, molle, lourde, elle est pas dans ta tête.
C’est pas une illusion. C’est le symptôme d’un cerveau en souffrance.
Et souvent, la cause est simple : t’es en train de mourir d’ennui. Littéralement.
Ennui + inactivité mentale ≠ repos
On pourrait croire que “ne pas faire grand-chose”, c’est reposant.
Mais en réalité, c’est épuisant quand ton cerveau est en sous-régime permanent.
Parce qu’un cerveau conçu pour être stimulé, challengé, impliqué ne supporte pas longtemps d’être :
- sous-utilisé,
- ignoré,
- déconnecté de ce qui a du sens.
C’est un peu comme si t’avais une Formule 1… bloquée au point mort.
Le moteur chauffe, il tourne dans le vide, mais il n’avance pas. Et c’est exactement ça, l’ennui au travail.
🧠 Petit tableau explicatif : fatigue cognitive, pas physique
Type de fatigue | Cause principale | Sensation | Solution naturelle |
---|---|---|---|
Physique | Effort musculaire soutenu | Courbatures, lourdeur corporelle | Repos physique |
Cognitive “normale” | Concentration intense sur une tâche engageante | Fatigue saine, productive | Pause ou sommeil |
Fatigue liée à l’ennui | Sous-stimulation mentale prolongée | Lassitude, brouillard, vide intérieur | Stimulation ciblée, sens, mouvement |
Quand tu fais un taf sans sens, sans effort utile, sans implication réelle, ton cerveau tourne à vide.
Et cette inutilité perçue est une des causes majeures d’épuisement mental.
Le bore-out, ce mal invisible du 21e siècle
Tu connais le burn-out.
Mais le bore-out, t’en as entendu parler ?
C’est le burn-out par l’ennui. Et il est aussi toxique, sournois et destructeur que son cousin stressé.
Le bore-out, c’est quand tu meurs lentement de ne pas être utile.
Les signes ne sont pas toujours visibles tout de suite, mais voici ce que tu peux ressentir :
⚠️ Signes que ta fatigue est causée par un bore-out
- Tu te réveilles plus fatigué que la veille.
- Tu n’as plus aucune motivation, même pour des choses que tu aimais.
- Tu fais semblant de travailler pour “remplir le temps”.
- Tu regardes l’heure toutes les 10 minutes.
- Tu passes ton temps à traîner sur des sites, mais rien ne t’excite vraiment.
- Tu ressens une forme de dégoût de toi-même (“je fous rien”, “je sers à rien”).
- Tu es épuisé sans raison médicale.
Et le plus vicieux, c’est que personne ne te croit.
Parce que de l’extérieur, “tu fais rien de stressant”, donc t’as aucune excuse d’être fatigué.
Mais la fatigue de l’ennui est réelle. Elle ronge, doucement mais sûrement.
Pourquoi l’ennui t’épuise vraiment (et comment ton cerveau s’éteint à petit feu)
La dopamine, ce carburant que t’as plus
On t’a sûrement déjà parlé de la dopamine.
Ce neurotransmetteur magique qu’on associe au plaisir, à la motivation, au “kiff”.
Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que la dopamine, c’est aussi ton starter mental.
Pas de dopamine = pas d’élan = pas de motivation = pas d’énergie.
Et devine quoi ?
L’ennui chronique assèche la dopamine.
Quand tu fais des tâches sans intérêt, sans enjeu, sans stimulation, ton cerveau entre en mode économie d’énergie.
Pas pour te reposer. Mais parce qu’il n’a plus de raison de “s’allumer”.
Résultat :
- Tu te sens lent, même sans rien faire.
- Tu n’as pas envie de commencer quoi que ce soit.
- Tu te replies sur toi, tu “plantes” mentalement.
Et ça, c’est pas de la paresse. C’est une réaction neurologique à l’absence de sens et de feedback.
Tu dépenses plus d’énergie à lutter contre l’ennui… qu’à bosser vraiment
Voici un paradoxe cruel :
Faire semblant d’être occupé consomme plus d’énergie mentale que d’être vraiment engagé dans une tâche.
Tu joues un rôle. Tu contrôles ton corps, ton visage, ton écran. Tu fais attention à avoir “l’air concentré”.
Tu alternes entre mails, Slack, navigateur, tableaux Excel, sans rien produire de concret.
Et toute cette énergie est utilisée à résister à la réalité.
Un peu comme essayer de rester réveillé quand t’as envie de dormir, ou de sourire quand t’as envie de pleurer.
🧠 Tableau : deux types de journées, deux niveaux d’énergie dépensée
Type de journée | Apparence extérieure | Activité réelle | Énergie mentale dépensée |
---|---|---|---|
Journée engagée | Tu bosses vraiment, concentré, parfois intense | Création, résolution, prise de décision | Haute, mais régénérable |
Journée d’ennui | Tu fais semblant, tu tournes en rond | Micro-tâches inutiles, meetings creux, scroll | Haute, et non régénérable |
Tu peux bosser 6h sur un projet stimulant, sortir rincé mais satisfait.
Mais 6h de simulation d’activité… te laisse lessivé et dégoûté.
La fatigue liée à l’ennui te suit partout (même hors boulot)
Et c’est là où ça devient toxique.
Tu pourrais croire que tu vas “te recharger” une fois rentré chez toi.
Mais en fait, non.
Parce que cette fatigue-là ne disparaît pas avec une sieste ou une série Netflix.
Pourquoi ?
Parce que :
- Tu n’as rien accompli de concret → ton cerveau ne se sent pas “autorisé” à se reposer.
- Tu as passé ta journée dans une forme de vide mental → ton système nerveux reste en alerte molle.
- Tu culpabilises de ne rien ressentir → ce stress t’empêche de vraiment relâcher.
Résultat : tu rentres chez toi déjà vidé, tu t’abrutis d’écrans, tu dors mal, tu recommences.
Et le lendemain, rebelote.
Le cycle du bore-out silencieux continue.
Comment commencer à recharger ton énergie sans tout quitter
Tu peux pas toujours démissionner. On est d’accord.
Mais tu peux commencer à reprendre le contrôle sur ce que ton cerveau vit dans la journée.
Voici quelques pistes simples mais puissantes :
🧠 Crée des micro-séquences de stimulation
Moment | Ce que tu peux faire | Impact sur ton énergie |
---|---|---|
Le matin | Lire un truc qui t’inspire avant de commencer le boulot (5 min) | Pic de dopamine dès le réveil |
Pendant une tâche chiante | Lancer un timer + musique motivante + défi perso | Redonne un cadre, stimule légèrement |
En milieu de journée | Appeler quelqu’un, marcher, regarder une vidéo TED | Recharge cognitive rapide |
Avant de quitter le boulot | Écrire 3 trucs que t’as faits (même petits) | Sensation de clôture, de progression |
Le soir | Faire 1 activité rien que pour toi (sans écran) | Reconnexion à toi-même |
🧩 Commence un micro-projet stimulant en parallèle
On reparlera de side projects dans la suite, mais même une micro-activité parallèle peut te redonner une énergie folle.
Exemples :
- Lire un livre sur un sujet qui t’obsède.
- Apprendre à faire du montage vidéo.
- Écrire chaque jour une anecdote, un texte, une réflexion.
- Suivre une mini-formation (même 10 min/jour).
- Repenser un projet que t’as abandonné il y a longtemps.
Pourquoi ça marche ?
Parce que ton cerveau a besoin de s’identifier à quelque chose de vivant.
Il ne supporte pas d’être juste un outil qui exécute. Il veut comprendre, sentir, créer, jouer.
On passe maintenant de la prise de conscience à l’action : comment reconstruire ton énergie, poser des limites à l’ennui, et utiliser ta fatigue comme signal pour bifurquer intelligemment.
Pas besoin de tout plaquer. Mais impossible de rester passif.
Ta fatigue te parle. Et voici comment l’écouter pour ne pas te perdre.
Comment sortir du cycle “ennui → fatigue → vide → résignation”
1. Pose une limite mentale claire : ce taf ne te définit pas
Le problème avec la fatigue liée à l’ennui, c’est qu’elle colonise ton identité.
Tu ne te dis pas juste “je suis crevé”. Tu te dis :
“Je suis inutile.”
“Je suis vide.”
“Je suis un imposteur.”
“Je suis nul.”
Stop.
Ton job n’est qu’un morceau de ta vie. Ce que tu ressens là n’est pas une vérité sur toi, c’est le reflet d’un environnement qui ne te convient pas.
✅ Premier geste simple : crée une frontière symbolique entre toi et ton job.
Ça peut être :
- Fermer ton ordi à heure fixe, même en télétravail.
- Écrire chaque jour une phrase du style : “Mon énergie est à moi, pas à ce job.”
- Avoir une tenue différente quand tu bosses et quand t’es en perso (même chez toi).
- Utiliser un carnet ou une app juste pour noter tes pensées hors boulot.
L’idée, c’est de ne pas te dissoudre dans un taf qui t’éteint.
2. Reconstruis ton énergie avec des micro-rituels dopaminés
Tu vas pas recharger 6 mois d’ennui avec un week-end Netflix.
Par contre, tu peux commencer à reconstruire ton feu intérieur avec de toutes petites briques.
🔁 Tableau : micro-rituels anti-fatigue mentale
Moment | Rituel simple | Pourquoi ça marche |
---|---|---|
Le matin | Prendre 5 min pour lire ou écrire avant toute notification | Tu commences ta journée pour toi |
Le midi | Bouger : marche rapide, étirements, 10 pompes | Relance ton métabolisme |
En journée | Rituels d’ancrage : respiration, musique focus, pause visuelle | Tu brises le mode automatique |
Fin de journée | Écrire 1 idée, 1 envie, 1 kiff du jour | Tu te reconnectes à ce qui est vivant |
Le soir | Activité low-stimulation : dessin, jardinage, lecture lente | Tu récupères en profondeur |
L’idée c’est pas d’ajouter des “habitudes parfaites”.
C’est de créer des bulles d’oxygène dans une journée sinon toxique.
Et avec le temps, tu vas voir ta fatigue se transformer.
De fatigue grise et molle… à fatigue utile, stimulée, pleine de sens.
3. Utilise ta fatigue comme boussole : elle te montre la sortie
La pire erreur, c’est de croire que ta fatigue actuelle est une faiblesse.
Non. C’est une alerte. Un GPS intérieur. Une forme de sagesse.
La fatigue t’indique ce qui te vide,
l’enthousiasme t’indique ce qui te remplit.
Entre les deux : ton vrai chemin.
Tu n’as pas besoin de plan tout tracé.
Tu as juste besoin de réduire ce qui t’épuise, et d’augmenter ce qui te stimule. Même un peu. Chaque semaine.
Exemples :
- Réduis ton temps sur des tâches vides (mails, réunions inutiles) avec des blocs focus + automatisation.
- Augmente ton temps sur des micro-projets qui t’excitent (même 15 min/jour).
- Éloigne-toi des collègues qui râlent non-stop.
- Approche-toi des personnes qui testent, créent, partagent.
Ton énergie, c’est ton indicateur principal.
Si tu l’écoutes, elle va t’amener beaucoup plus loin que ton titre de poste actuel.
📌 Aller plus loin
Si tu veux pas juste “tenir bon” mais vraiment reconstruire un quotidien qui te nourrit,
alors va voir ce qui se passe du côté de Les Entrepreneurs du Kiff.
Un espace pour les cerveaux sensibles, fatigués, brillants ou en veille… qui veulent créer une vie pro qui fait sens sans sacrifier leur énergie.