Coaching vs Mentoring : comprendre enfin la différence (et comment choisir le bon levier)
Tu as probablement déjà entendu ces deux mots dans toutes les bouches : coaching par-ci, mentoring par-là. C’est un peu comme si aujourd’hui, tout le monde avait besoin de son coach ou de son mentor pour avancer dans la vie pro (et même perso). Mais au fond, est-ce que tu sais vraiment ce qui différencie les deux ? Et surtout, lequel est le bon pour toi, maintenant, à ton stade ?
Spoiler : ce n’est pas juste une question de vocabulaire ou de style d’accompagnement. C’est deux approches radicalement différentes, avec des objectifs, des postures, et des résultats qui ne jouent pas dans la même cour.
Alors on va tout décortiquer. En profondeur. Sans jargon inutile. Avec des exemples concrets, des mises en situation, et de quoi t’aider à prendre une vraie décision.
Coaching vs Mentoring : pourquoi la confusion est aussi fréquente ?
D’abord, remettons un peu de clarté dans le brouillard ambiant.
Coaching et mentoring sont deux formes d’accompagnement individuel ou collectif, souvent utilisées dans les entreprises, les startups, les incubateurs, et même dans le développement personnel. Mais elles sont souvent mélangées parce qu’elles ont des points communs :
- Elles reposent toutes les deux sur une relation interpersonnelle forte.
- Elles visent à faire grandir la personne accompagnée (le coaché ou le mentoré).
- Elles peuvent toutes les deux être proposées à des cadres, des entrepreneurs, des managers, ou même des étudiants.
Mais c’est à peu près tout ce qu’elles ont en commun. Le reste est très différent — et c’est là que ça devient intéressant.
La posture : coach vs mentor, deux rôles très différents
Là où tout se joue, c’est dans la posture de la personne qui accompagne.
Coach | Mentor | |
---|---|---|
Rôle | Facilite la prise de conscience | Partage son expérience |
Posture | Ne donne pas de conseils | Donne des conseils issus du vécu |
Relation | Symétrique et cadrée | Asymétrique, plus informelle |
Objectif | Aider à trouver SES propres solutions | Guider en partageant ce qui a marché pour lui/elle |
Durée | Souvent courte, fixée à l’avance | Long terme, parfois sur plusieurs années |
Le coach est un miroir. Il te renvoie à tes propres blocages, à tes croyances limitantes, à tes ressources internes. Il ne te dit pas quoi faire, mais il te pose les bonnes questions pour que toi, tu trouves tes propres réponses.
Le mentor, lui, est un phare. Il a déjà traversé la tempête dans laquelle tu es. Il t’éclaire avec son vécu, son parcours, ses conseils concrets. Il peut même te dire “Moi à ta place, je ferais ça”.
👉 Autrement dit, le coach travaille sur le “comment”, tandis que le mentor travaille sur le “quoi”.
Les objectifs poursuivis : transformation vs transmission
Ce qui change fondamentalement, c’est aussi le but du travail.
Le coaching, c’est pour quoi ?
- Dépasser une croyance limitante
- Trouver un alignement pro/perso
- Travailler sur la confiance, la posture, la prise de parole
- Débloquer une situation professionnelle (équipe, management, performance)
- Faire émerger une décision, une orientation
Un bon coach ne va jamais te dire quoi faire. Il va t’aider à clarifier, structurer, ressentir, choisir… par toi-même. C’est un processus de transformation intérieure, souvent puissant et parfois inconfortable.
Le mentoring, c’est pour quoi ?
- Naviguer dans un secteur ou un rôle spécifique
- Gagner du temps sur l’apprentissage métier
- Profiter de l’expérience de quelqu’un qui est “passé par là”
- Éviter des erreurs classiques
- Construire une vision plus stratégique
Le mentor va t’apporter des raccourcis, des retours d’expérience, des astuces issues du terrain. Il est là pour transmettre, pas pour t’amener à une introspection profonde.
Un exemple concret : le cas d’un entrepreneur en galère
Prenons Julie, entrepreneure dans la tech, en train de lancer sa startup. Elle est au bord du burn-out, son équipe ne la suit plus, elle doute de sa légitimité. Elle a deux options :
→ Elle prend un coach :
Le coach va l’aider à comprendre pourquoi elle se sent dépassée, à identifier les croyances qui la freinent, à reprendre confiance en sa vision. Il va l’aider à retrouver son centre, à redéfinir ses priorités, à sortir du pilotage automatique. Il ne va pas lui dire comment gérer son équipe, mais il va lui permettre de trouver comment ELLE veut la gérer.
→ Elle prend un mentor :
Le mentor, qui a monté 3 startups, va lui dire : “Ce que tu vis, je l’ai traversé. Voilà comment j’ai géré ma première équipe. Voilà les erreurs que j’ai faites. Voilà ce que je referais différemment.” Il va lui donner des pistes concrètes pour gagner en efficacité, gérer ses associés, lever des fonds, etc. Bref, il partage son vécu pour l’aider à naviguer plus vite.
Coaching vs Mentoring : comment choisir ce qui te convient vraiment ?
On l’a vu dans la première partie : coaching et mentoring, ce n’est pas la même chose. Mais alors, comment savoir lequel est fait pour toi ? La réponse dépend de plusieurs critères. Et crois-moi, mieux vaut te poser les bonnes questions avant de te lancer, plutôt que de perdre du temps (et de l’argent) dans un accompagnement qui ne te correspond pas.
Pose-toi cette question clé : tu veux progresser grâce à toi ou grâce à l’autre ?
C’est la question fondatrice.
- Si tu veux trouver tes propres réponses, explorer ce qui te bloque intérieurement, travailler ta posture, ton mindset, ton alignement : 👉 choisis un coach.
- Si tu veux profiter du vécu d’un autre, comprendre comment lui a fait, t’appuyer sur son expérience pour aller plus vite : 👉 pars sur un mentor.
Et attention : ce n’est pas une question d’égo. Ce n’est pas “je suis plus fort si je fais tout seul”. C’est juste que les deux démarches n’activent pas les mêmes leviers. Et du coup, pas les mêmes résultats.
Le tableau de décision concret (utilisable tout de suite)
Situation | Coaching recommandé | Mentoring recommandé |
---|---|---|
Tu te sens perdu, en perte de sens | ✅ | ❌ |
Tu veux progresser dans un rôle (manager, CEO, freelance…) | ✅ | ✅ |
Tu veux scaler ton business comme un.e pro qui l’a déjà fait | ❌ | ✅ |
Tu veux comprendre ce qui te bloque (peur, sabotage, légitimité) | ✅ | ❌ |
Tu veux éviter de refaire les mêmes erreurs qu’un autre | ❌ | ✅ |
Tu veux clarifier ta vision long terme | ✅ | ✅ |
Tu as besoin d’un cadre, de structure, de rigueur | ✅ | ✅ |
Tu veux qu’on te dise quoi faire | ❌ (pas le rôle du coach) | ✅ (le mentor peut) |
Tu veux apprendre à décider par toi-même | ✅ | ❌ |
Utilise ce tableau comme boussole, pas comme dogme. C’est un bon point de départ pour t’aider à trancher.
Les erreurs fréquentes à éviter (et comment les anticiper)
❌ Croire qu’un mentor va te coacher
Un mentor n’est pas là pour t’écouter pleurer pendant 1h. Il ne va pas creuser ton rapport à l’autorité, ni te faire une visualisation pour reconnecter à ton “enfant intérieur”. Il va te parler pragmatisme, terrain, leviers, expérience. Si tu as besoin de sécurité émotionnelle et de cadre neutre : ce n’est pas le bon choix.
❌ Attendre qu’un coach te dise quoi faire
Un coach n’est pas un consultant. Il ne te donnera pas la stratégie magique pour doubler ton chiffre d’affaires ou gérer tes conflits d’équipe. Il va t’aider à comprendre ce qui t’empêche, toi, de faire les bons choix. C’est plus subtil, mais souvent beaucoup plus transformateur.
❌ Confondre expertise et accompagnement
Ce n’est pas parce que quelqu’un est bon dans son domaine (ex : top freelance, CEO d’une grosse boîte, etc.) qu’il saura t’accompagner. Un mentor sans pédagogie = zéro impact. Et un coach sans vraie formation ni supervision = danger potentiel.
Le combo gagnant : alterner les deux (au bon moment)
Et si tu n’avais pas besoin de choisir définitivement ?
En réalité, les meilleurs parcours d’accompagnement combinent souvent les deux, mais pas en même temps, ni pour les mêmes raisons. Voici un exemple de progression logique :
- Phase 1 : Coaching
Tu te poses des questions de fond, tu doutes, tu veux clarifier ton cap et sortir de tes blocages internes. Tu bosses sur toi, tu gagnes en clarté, tu t’alignes. - Phase 2 : Mentoring
Tu sais où tu vas, tu as la vision, mais tu veux aller plus vite. Tu cherches des raccourcis, des conseils concrets, un retour d’expérience. Là, un mentor devient précieux. - Phase 3 : Retour au coaching
Tu as implémenté des choses, mais tu te heurtes à d’autres plafonds de verre. Tu sens que tu veux aller plus loin, mais tu ne sais pas comment. Tu repars en introspection.
Ce va-et-vient est souvent le meilleur moyen de progresser sans t’épuiser, en alternant introspection et accélération, profondeur et efficacité.
Petit aparté : méfie-toi des “coach-mentors” autoproclamés
Tu verras souvent des gens se présenter comme coach & mentor, voire même coach, mentor, consultant, thérapeute, et marabout le mardi. Soyons clairs : ce n’est pas un super-pouvoir, c’est souvent un flou artistique (voire un gros manque de professionnalisme).
Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas tenir les deux postures en même temps. Si je te dis “qu’en penses-tu ?” pour t’aider à réfléchir, et 5 minutes plus tard “tu devrais faire ça”, je casse la posture de coaching. C’est incohérent.
Donc si tu croises quelqu’un qui te vend les deux en même temps, demande-lui clairement dans quel cadre il se place, et quand. Un bon professionnel sait faire la différence. Et il te l’expliquera sans problème.
Coaching vs Mentoring : comment trouver le bon accompagnement et en tirer un vrai levier ?
Maintenant que tu sais quoi chercher (et pourquoi), reste à savoir comment t’y prendre pour ne pas te planter. Parce que trouver un bon coach ou un bon mentor, c’est un peu comme trouver un bon artisan : y en a plein, mais peu de vrais pros. Et si tu fais le mauvais choix, tu risques de perdre du temps, de l’argent, et de l’énergie… pour rien.
1. Comment choisir un bon coach ? Les critères essentiels
Un bon coach, ce n’est pas juste quelqu’un “qui écoute bien”. C’est une personne formée, cadrée, structurée, avec une vraie posture professionnelle.
Voici ce que tu dois vérifier avant de t’engager :
✅ Formation reconnue
Un bon coach a été formé dans une école sérieuse (souvent accréditée ICF ou EMCC). Il ne s’est pas auto-proclamé “coach” après avoir lu 3 bouquins de développement personnel. Il a bossé sa posture, ses outils, son éthique.
✅ Supervision et pratique encadrée
Le coaching, c’est une pratique exigeante. Un bon coach est supervisé régulièrement (par un coach plus expérimenté) et travaille sur lui-même. C’est indispensable pour éviter les projections, les transferts, les dérives.
✅ Cadre clair
Il te propose un contrat clair : durée, objectifs, règles de confidentialité, fréquence, tarif. S’il te vend des “séances au feeling”, fuis. Un coach sérieux structure le cadre pour te protéger, et pour que ça marche.
✅ Posture basse
Il ne cherche pas à briller, ni à prouver quoi que ce soit. Il ne te donne pas de conseils, ne t’impose pas sa vision. Il t’aide à trouver la tienne, point. Il est là pour toi, pas pour parler de lui.
✅ Expérience… pertinente
Il n’a pas forcément besoin d’avoir été dans ton métier (contrairement au mentor). Mais il doit comprendre les dynamiques que tu traverses : posture de leader, changements de carrière, gestion de crise, etc.
🔎 Astuce terrain : demande toujours une séance découverte gratuite ou à prix réduit. Tu verras si le feeling passe, si la posture est clean, et si ça t’ouvre vraiment des prises de conscience. Si tu ressors de la séance avec des conseils directs = ce n’est pas du coaching.
2. Comment choisir un bon mentor ? L’expérience au service du discernement
Choisir un mentor, c’est choisir quelqu’un que tu respectes profondément pour son parcours, mais aussi pour sa capacité à transmettre avec justesse.
Voici ce qui compte :
✅ Il a déjà fait ce que tu veux faire
Pas besoin qu’il soit une rockstar. Mais il doit avoir de l’avance sur toi dans le domaine que tu veux explorer : levée de fonds, management d’équipe, passage à l’échelle, changement de carrière, etc.
✅ Il est capable de recul
Le piège du mentor, c’est celui qui te dit : “Moi j’ai fait comme ça, donc fais pareil”. Mauvais signal. Un bon mentor t’aide à penser par toi-même, même s’il partage ses expériences. Il ne projette pas sa solution sur ton problème.
✅ Il a envie de transmettre
Certains mentors brillants ne sont pas disponibles, pas pédagogues, ou pas à l’écoute. Ce que tu veux, c’est quelqu’un qui a envie sincèrement de t’aider, pas de flatter son ego.
✅ Il ne cherche pas à vendre
Si ton “mentor” essaie de te vendre sa formation, son coaching ou son mastermind à la fin de chaque session… ce n’est pas un mentor, c’est un marketeux. Raccroche.
3. Structurer la relation : comment faire durer (et faire grandir)
Un bon accompagnement, ça se structure. Même si le lien est humain, chaleureux, authentique… il doit reposer sur un cadre solide. Voici comment :
🧭 Clarifie l’objectif dès le début
Pourquoi tu fais ça ? Où veux-tu aller ? Qu’est-ce que tu veux avoir, être ou faire à la fin de l’accompagnement ? Trop de relations partent en freestyle parce qu’on n’a jamais posé le cadre.
🕐 Fixe une durée et un rythme
Surtout en mentoring, c’est essentiel. Sinon, tu risques d’avoir un appel toutes les 3 semaines “quand on peut”, qui finit en discussion molle sans réel avancement. Sois pro, même si c’est informel : “1h par mois pendant 6 mois”, par exemple.
✍️ Récap chaque session
À la fin de chaque échange : que retiens-tu ? Qu’est-ce que tu mets en action ? Ce rituel simple évite que tout parte en fumée. Tu progresses, tu capitalises.
🧠 Prends des notes sur toi-même
Après chaque séance (coaching ou mentoring), note ce qui a bougé. Tes prises de conscience. Tes actions. Tes résistances. Ce journal de bord est une pépite pour suivre ta propre transformation.
4. Maximiser l’impact : ce qui fait la vraie différence
Tu veux tirer un maximum de ton accompagnement ? Alors applique ces leviers simples mais puissants :
- Viens préparé. Note ce que tu veux aborder. Pose-toi des questions à l’avance.
- Sois honnête. Brutalement honnête. Ne joue pas un rôle, ne cherche pas à paraître “avancé”. Ce n’est pas une scène, c’est un espace pour être vrai.
- Passe à l’action entre chaque séance. Ce n’est pas pendant la séance que ça change ta vie. C’est entre les séances, quand tu mets en pratique.
- Exprime tes besoins. Tu veux plus de feedback ? Moins d’écoute ? Plus d’exemples ? Dis-le. C’est ton moment.
En résumé (et en vérité brute)
Coaching = transformation de l’intérieur
Mentoring = accélération par transmission
Tu peux avoir besoin des deux, mais pas en même temps. Tu peux trouver des gens géniaux… et d’autres qui te feront perdre ton temps. Donc reste lucide, exigeant, et aligne toujours ton choix avec ton besoin profond du moment.
Le bon accompagnement, au bon moment, peut littéralement changer ta trajectoire. À condition de savoir ce que tu viens chercher, et de jouer le jeu à fond.
📌 Aller plus loin
Tu veux aller au-delà de la théorie ? Évoluer dans un écosystème où on parle vrai, où on se soutient vraiment, où le développement pro ET perso se font avec kiff et exigence ?
Découvre Les Entrepreneurs du Kiff. Un cercle pas comme les autres, où tu trouveras des coachs pros, des mentors expérimentés… et surtout des humains engagés.