Je ne me supporte plus : ce que cache ce rejet de soi

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Je ne me supporte plus : ce que cache ce rejet de soi (Partie 1/3)

“Je ne me supporte plus.” C’est brutal, mais c’est honnête. Ce n’est pas une phrase lancée à la légère. Elle vient souvent d’un trop-plein, d’une saturation profonde, d’un mal-être installé. Tu la penses peut-être après une énième procrastination, un moment de honte, une dispute, un échec ou une journée où tu n’as “rien foutu”. Ou peut-être que tu n’as rien à te reprocher de précis, mais c’est là, diffus : tu ne peux plus te voir en face, plus t’écouter penser, plus tolérer ton propre regard dans le miroir. Tu es devenu ton propre fardeau.

Ce genre de phrase, on ne la confie pas facilement. Et quand on la tape sur Google, on espère tomber sur autre chose que des slogans de développement personnel ou des conseils creux sur l’estime de soi. Parce que non, ce n’est pas juste un “manque de confiance”. C’est un rejet de soi-même qui s’installe, qui se propage, et qui peut devenir un poison si on ne l’interroge pas. Ce que tu ressens est grave, mais ce n’est pas figé. Il y a des raisons à ce rejet. Il y a des mécaniques à comprendre. Et il y a, surtout, une sortie possible. Pas miraculeuse, pas immédiate, mais concrète.


Quand on ne se supporte plus, ce n’est pas de soi qu’on a marre, c’est de sa version déformée

Le rejet de soi ne naît pas dans le vide. Il naît de l’écart entre qui tu sens que tu pourrais être et qui tu vois que tu es devenu au quotidien. Entre ton idéal et ta réalité. Entre ce que tu attends de toi — consciemment ou pas — et ce que tu constates, jour après jour : comportements qui te déçoivent, pensées en boucle, sabotages répétés, discours internes violents. Tu n’as plus de patience pour toi, parce que tu t’observes sans cesse échouer à être à la hauteur de ton propre regard.

Mais ce regard-là, il vient d’où ? D’un système intérieur fait de normes, d’exigences, de comparaisons constantes. Tu veux être productif, cohérent, stable, inspirant, aligné, aimable, discipliné, fort, calme, toujours juste, toujours intéressant. Et tu vois quoi ? Que tu es dispersé, contradictoire, irrégulier, fuyant, parfois lâche, souvent dur avec toi-même. Alors tu te juges. Puis tu t’en veux de te juger. Et là, tu tombes dans la double peine : tu souffres, et en plus tu t’en veux de ne pas savoir sortir de là.


Le système nerveux saturé fabrique le rejet de soi

Ce qu’on oublie trop souvent, c’est que le rejet de soi n’est pas uniquement psychologique. Il est aussi physiologique. Quand ton système nerveux est en surcharge chronique, tu perds ta capacité à réguler tes émotions. Tu n’as plus de filtre. Tu prends tout personnellement. Tu te parles mal. Tu interprètes chaque petite erreur comme une preuve que tu es nul, inefficace, incapable. Et plus ton corps est en tension, plus ton regard sur toi devient dur. C’est mécanique.

Un manque de sommeil, une alimentation déséquilibrée, un stress de fond permanent, des écrans omniprésents, zéro mouvement physique : tous ces facteurs biologiques aggravent ton mal-être intérieur. Ce n’est pas un “manque de volonté”. Ce n’est pas que tu “ne fais pas d’effort”. C’est que ton système est épuisé, et dans cet état, il te pousse à l’auto-rejet pour te faire réagir. C’est une tentative maladroite de protection : si tu te dégoûtes assez fort, peut-être que tu bougeras, que tu changeras, que tu “redeviendras fréquentable”.

Mais ce mode de fonctionnement est toxique. Il t’enferme. Il ne t’aide pas à changer. Il t’écrase.


Se haïr n’est pas un moteur durable

Tu penses peut-être que ce rejet de toi-même est nécessaire. Qu’il te “booste”, qu’il te garde lucide, qu’il t’oblige à ne pas t’endormir sur tes lauriers. Beaucoup de gens vivent comme ça pendant des années : en s’auto-flagellant pour rester “en alerte”. Sauf qu’à long terme, c’est un système qui te détruit. Tu peux avancer par peur, par honte, par rejet. Mais tu avances dans la mauvaise direction. Et tu finis par perdre tout contact avec ce qui te ferait du bien.

Quand tu te répètes « je ne me supporte plus », tu n’es pas dans une dynamique d’amélioration. Tu es dans un effondrement progressif de ton estime de base. Et tant que tu crois que l’auto-dégoût est un bon moteur, tu restes piégé dans une boucle infinie de sabotage. Tu agis sous pression, puis tu t’épuises, puis tu replonges, puis tu t’en veux. Et à chaque tour de manège, tu t’aimes encore un peu moins.

Je ne me supporte plus : comment sortir de la spirale du rejet de soi (Partie 2/3)

Quand on en arrive à ne plus se supporter, la tentation est grande de vouloir « se réparer » en urgence. Se forcer à changer, à faire mieux, à devenir quelqu’un de plus supportable — pour soi-même et, souvent, pour les autres. On lit des bouquins, on note des objectifs, on tente de s’auto-discipliner à coups de routines ou de phrases motivantes. Mais ça ne tient jamais longtemps. Parce qu’on construit sur une base pourrie : le rejet.

Le vrai tournant, c’est quand tu cesses de chercher à changer parce que tu te dégoûtes, et que tu commences à vouloir évoluer parce que tu veux habiter ta propre vie sans violence. Et ce shift-là, il demande du courage. Pas le courage d’en faire plus. Le courage de t’arrêter. D’observer. De ressentir. Et surtout, d’arrêter de te taper dessus. Voici comment amorcer cette bascule, concrètement.


1. Revenir au corps pour calmer le mental

Tu ne peux pas régler un rejet de soi uniquement dans ta tête, parce que ta tête, c’est précisément l’endroit où le chaos est né. Tu as besoin de revenir à ton corps, à ta respiration, à ton rythme, à ta matière. C’est là que tu vas commencer à désamorcer la tension interne qui alimente le rejet. Et non, ce n’est pas un conseil flou de yogi. C’est physiologique.

Commence simple. 5 à 10 minutes par jour où tu ressens ton corps sans objectif. Tu peux marcher sans musique. Respirer profondément. T’étirer. T’allonger au sol. Prendre une douche chaude en silence. Ce sont des actes banals, mais ils envoient un signal puissant à ton système : “je suis là, je ne vais pas me fuir aujourd’hui.” Et ça suffit pour faire baisser la charge intérieure. Tu ne t’aimeras pas plus d’un coup, mais tu te détesteras un peu moins. Et ça, c’est déjà énorme.


2. Stopper l’auto-discours toxique (sans chercher à penser positif)

Tu te parles mal. Tout le temps. “Je suis nul.” “Je n’ai aucun talent.” “Je n’ai aucune discipline.” “Je suis trop lent, trop bête, trop instable.” Ce flot-là, tu le considères comme la vérité. Et pourtant, c’est juste un enregistrement intérieur tourné en boucle. Le problème, ce n’est pas que tu y crois. C’est que tu ne le remets jamais en question.

Tu n’as pas besoin de le remplacer par du “Je suis merveilleux” qui sonne faux. Tu as besoin de créer un espace neutre entre toi et tes pensées. Quand tu sens que le discours intérieur part en vrille, essaye juste de le nommer au lieu de t’y identifier. “Tiens, mon mental me parle comme un bourreau aujourd’hui.” Rien que ça, ça casse l’automatisme. Tu n’es pas obligé de croire tout ce que tu penses. Tu peux laisser passer l’orage mental sans t’y embarquer.

Et si tu veux faire un pas de plus, écris. Note noir sur blanc ce que tu penses de toi dans tes pires moments. Regarde les phrases, lis-les à voix haute. Tu verras comme elles sont absurdes, extrêmes, injustes. Le fait de les sortir de ta tête les rend moins puissantes. Et tu peux commencer à distinguer ta vraie voix de celle que tu as héritée du regard des autres, de tes éducations, de tes échecs mal digérés.


3. Te reconstruire à travers des actes minuscules mais répétés

Tu n’as pas besoin d’une grande transformation. Tu as besoin de preuves tangibles que tu peux te faire confiance à nouveau. Et ça commence petit. Pas des trucs spectaculaires, juste des engagements minuscules que tu tiens. Par exemple : te lever à l’heure que tu as choisie. Boire un verre d’eau le matin. Éteindre ton téléphone 30 minutes plus tôt. Publier un truc. Marcher 10 minutes. Ranger une pièce.

Chaque fois que tu poses un acte simple et que tu le tiens, tu envoies un message clair à ton système : “je ne suis pas que chaos.” Et petit à petit, ces micro-engagements reconstruisent une base. Tu n’attends pas d’avoir confiance pour agir. Tu agis, et la confiance vient. Pas dans un grand boom, mais par sédimentation. Par répétition douce. C’est comme ça qu’on réapprend à se supporter. En se prouvant, à toute petite échelle, qu’on peut se compter dessus.


4. Réintroduire une forme d’auto-compassion stratégique

Pas de mièvrerie ici. L’auto-compassion n’est pas de se dire “tout va bien” quand tout va mal. C’est de se dire : “C’est dur, mais je reste avec moi.” Tu n’as pas besoin de t’aimer pour prendre soin de toi. Tu peux être en conflit avec toi-même, et malgré tout choisir de ne pas t’enfoncer. C’est ça, la vraie compassion : une forme de loyauté intérieure, même quand tu te fais horreur.

Essaie cette phrase, simple, chaque fois que tu veux fuir ou t’en vouloir : “Je me sens comme ça. Et je reste.” Tu n’as rien à forcer. Rien à réparer dans l’instant. Juste à arrêter la fuite. C’est là que commence le rétablissement : pas dans l’optimisme, mais dans la présence.

Je ne me supporte plus : rebâtir une relation à soi qui tient la route (Partie 3/3)

Sortir de cette phrase — “je ne me supporte plus” — ne suffit pas. Ce n’est pas une question de l’effacer du jour au lendemain. Ce qui compte, c’est ce que tu fais après. Parce qu’une fois que tu commences à aller un peu mieux, une fois que tu reprends un minimum de souffle, le danger est de vouloir “rattraper le temps perdu”, de repartir trop vite dans le faire, le prouver, l’exiger… et de recréer exactement ce qui t’avait mis au fond : la pression, la culpabilité, l’auto-jugement.

Tu n’as pas besoin de devenir quelqu’un d’autre. Tu n’as pas besoin de “redevenir motivé”, ou “performant”, ou “fiable”. Tu as besoin de te redéfinir à partir de ce que tu ressens maintenant, pas de ce que tu crois devoir être. Ce travail, il est lent, il est imparfait, mais il est profondément libérateur. Et il commence par un changement radical : arrêter de croire que tu dois te mériter.


Tu n’as rien à rattraper. Tu as tout à reconstruire à ton rythme.

Le plus gros piège post-rejet, c’est de vouloir te “réhabiliter”. Prouver à toi-même que tu peux faire mieux, que tu n’es pas une merde, que tu peux “redevenir quelqu’un de normal”. C’est souvent là qu’on recrée un nouveau personnage, plus “positif”, plus “fonctionnel”… mais tout aussi dur avec soi-même. Tu n’as pas à “revenir”. Tu n’as pas à “réparer” l’image que tu as de toi. Tu as juste à te laisser exister autrement. À vivre plus doucement. À te traiter comme tu traiterais quelqu’un que tu respectes vraiment.

Ne cherche pas à accélérer. Tu n’as pas un train à prendre. Ce que tu reconstruis maintenant, ce n’est pas une façade. C’est une base. Et ça prend du temps.


Développer une relation adulte avec toi-même

Tu veux sortir du “je ne me supporte plus” ? Il faut que tu cesses de te traiter comme un enfant capricieux ou un tyran. Tu es les deux à la fois : celui qui veut tout, tout de suite, et celui qui tape quand ça ne va pas assez vite. Ce dialogue intérieur, il est immature. Et si tu veux vraiment changer, il faut que tu crées une figure intérieure plus adulte, plus stable, plus capable de contenir le chaos sans le rejeter.

Ce “toi adulte” ne crie pas. Il écoute. Il ne dramatise pas. Il observe. Il ne fuit pas. Il reste. Il ne te flatte pas non plus. Il est exigeant, mais juste. Il ne dit pas “tout est bien”, il dit “je suis là, même quand c’est moche”. C’est cette posture qui va te permettre de tenir dans la durée, pas les pics de motivation artificielle.


Revenir régulièrement à un socle non-négociable

Même quand tu iras mieux — et ça viendra — tu devras maintenir un ancrage. Tu devras éviter de te laisser reprendre par les vieux réflexes : vouloir prouver, vouloir trop faire, vouloir te changer en permanence. Pour ça, tu as besoin d’un socle simple, clair, personnel.

Voici quelques exemples de socles efficaces à maintenir dans ton quotidien :

  • Un temps pour toi, seul, chaque jour, sans écran, sans obligation.
  • Un engagement physique doux : bouger, marcher, t’étirer, respirer.
  • Un point de vérité hebdomadaire : écrire ce que tu ressens, sans filtre.
  • Un non négociable : une personne à qui tu peux parler sans rôle à jouer.
  • Un rappel : tu ne vaux pas ce que tu accomplis. Tu vaux parce que tu existes.

Ces repères te ramèneront à toi, surtout quand tu commenceras à te perdre à nouveau. Tu ne peux pas éviter les rechutes. Mais tu peux éviter qu’elles t’avalent. En te tenant, doucement, à ce que tu sais être bon pour toi, même quand tu n’en as pas envie.


La vérité : on ne se supporte jamais totalement. Et c’est OK.

Même en faisant tout ce qu’on vient de dire, tu continueras à avoir des jours où tu te dégoûtes. Des moments où tu te fais honte. Des situations où tu voudrais te fuir. Ça ne disparaît pas. Et tu n’as pas besoin que ça disparaisse. Ce que tu apprends ici, ce n’est pas à t’aimer de façon constante et parfaite. C’est à rester en lien avec toi, même quand tu te déranges. À garder un espace intérieur qui n’est pas toujours chaleureux, mais qui est au moins vivable.

Tu peux vivre avec tes contradictions, ton instabilité, tes retards, tes colères, ton égoïsme, ta flemme, ta dureté. Tu peux vivre avec ta lumière aussi, même si tu ne la vois pas encore. Le but, ce n’est pas de devenir “meilleur”. Le but, c’est d’apprendre à ne plus te fuir.


📌 Aller plus loin

Si cet article t’a aidé à remettre un peu de clarté dans le chaos, à respirer un peu mieux dans cette relation que tu as avec toi-même, je t’invite à découvrir Les Entrepreneurs du Kiff. C’est un espace fait pour celles et ceux qui veulent vivre autrement. Pas en se forçant à être “meilleurs”, mais en créant un rapport à soi, au travail et à la vie plus conscient, plus doux, plus vrai.

Parce que t’as peut-être passé des années à ne pas te supporter. Mais aujourd’hui, tu peux choisir autre chose. Pas parfait. Juste habitable.

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